A.B.C.M. Zweisprachigkeit est une association dont l’objectif est « d’offrir à tous les parents qui en
expriment la volonté, la possibilité de faire bénéficier leurs enfants d’une éducation bilingue
régionale dès leur plus jeune âge : français-langue régionale d’Alsace et Moselle». www.abcmzwei.eu
L’objectif recherché est la maîtrise écrite et orale des deux langues en fin de scolarité, c’est-à-dire tout simplement d’être bilingue.
L’enseignement bilingue tel qu’il fonctionne dans les écoles A.B.C.M. met en oeuvre les principes de l’apprentissage des langues tels qu’ils sont définis par la psycholinguistique acquisitionnelle :
· La précocité
· Une durée d’exposition importante
· L’utilisation de la langue comme langue-vecteur
· La continuité
· Le respect du principe « une personne, une langue »
· Le principe des « native speaker »
Si ces six conditions sont réunies, un enfant peut parvenir à la maîtrise d’une seconde langue proche de la maîtrise de sa langue maternelle.
La précocité
Les jeunes enfants ont un contact très différent avec les langues que les adolescents ou les adultes. Ils apprennent par imitation, sous forme de jeu, sans effort. Les mécanismes qu’ils mettent en oeuvre de façon inconsciente pour apprendre une langue étrangère sont les mêmes que ceux mis en oeuvre pour l’apprentissage de leur langue maternelle.
Ces mécanismes sont des mécanismes intuitifs et expérimentaux ; ils donnent des résultats spectaculaires, tant les capacités des jeunes enfants pour apprendre les langues sont grandes.
Ces capacités baissent avec l’âge et disparaissent après l’âge de 10 ans. C’est la raison pour laquelle la précocité dans l’apprentissage des langues est l’une des conditions de la réussite. Le bilinguisme dans les classes ABCM commence par conséquent dès la petite section de maternelle, lorsque les enfants ont trois ans.
La durée d’exposition
Pour que les mécanismes intuitifs et expérimentaux donnent des résultats chez les jeunes enfants, il est nécessaire que le temps d’exposition à la nouvelle langue soit suffisamment long.
Un simple contact de quelques heures par semaine, sous la forme d’une initiation, est insuffisant. ABCM Zweisprachigkeit a décidé d’évoluer vers une pédagogie immersive dès 2011 comme elle est déjà pratiquée par les écoles bretonnes (Diwan), basques (Ikastolak), catalanes (Bressola) ou
occitanes (Calendretas).
L’utilisation de la langue comme langue-vecteur pour d’autres activités
Il ne s’agit pas seulement d’un enseignement de l’allemand, mais d’une utilisation de la langue allemande. La langue allemande n’est pas enseignée en tant que telle mais elle est utilisée pour des activités habituellement effectuées à l’école. De cette façon l’enfant apprend progressivement
l’allemand sans s’en rendre compte (c’est de la même façon qu’il a appris sa langue maternelle).
C’est en se servant de la langue allemande que l’enfant l’apprend de même que c’est en se servant de la langue française qu’il l’a apprise dans le cadre des mécanismes de type intuitifs et expérimentaux. A l’école élémentaire, les matières enseignées sont réparties entre les langues françaises et allemandes.
La continuité
Un enseignement bilingue n’a un sens que s’il s’effectue pendant l’ensemble de la scolarité. En effet, comme pour la langue maternelle, l’acquisition de la nouvelle langue s’effectue de façon progressive.
En petite section, les premières semaines après la rentrée, l’enfant ne saisit que le sens global des énoncés en allemand, de façon intuitive en fonction de l’intonation de l’enseignant. Dans un second temps il comprend les énoncés les plus simples, mais n’est pas encore en mesure de
parler en allemand. Il répond par conséquent en français.
Par la suite, il devient capable d’articuler quelques mots en allemand mais ses capacités d’expression restent pauvres. Le recours définitif et complet à l’allemand n’a lieu que de façon progressive, en général 18 à 24 mois après le début de ses contacts avec la langue allemande.
En fait, c’est pendant l’ensemble de la scolarité, de la maternelle au baccalauréat, que se met en place le bilinguisme.
Le principe « une personne-une langue »
Selon ce principe, les enfants des écoles « non immersives » ont deux enseignants, un enseignant qui ne parle que le français et un enseignant qui ne se sert que de l’allemand.
De cette façon, les enfants identifient chaque langue avec l’enseignant qui leur parle cette langue. Le respect de ce principe est particulièrement important dans une situation où le français prédomine dans l’environnement extrascolaire et où par conséquent ils ont spontanément tendance à se servir du français.
L’emploi de « native speaker »
Il est important que les enseignants soient des locuteurs de « langue maternelle » dans la langue d’enseignement ou au moins qu’ils parlent cette langue comme s’il s’agissait de leur langue maternelle.
Le respect de ce principe a pour conséquence que près de la moitié des enseignants qui travaillent dans les écoles A.B.C.M. sont de nationalité allemande ou autrichienne. Les écoles A.B.C.M. ne sont
pas seulement des écoles bilingues mais également des écoles biculturelles.